Trois anticoagulants oraux ayant une action sélective et spécifique sur les facteurs de la coagulation II et X activés, appelés anticoagulants oraux directs (AOD), sont commercialisés en France : le dabigatran, le rivaroxaban et l’apixaban. L’existence d’une marge thérapeutique large et l’absence de surveillance biologique sont les avantages thérapeutiques majeurs des AOD. Du fait de l’introduction de ces nouveaux médicaments, la Société Française de Chirurgie Orale (SFCO) a réactualisé en 2015 ses recommandations pour la prise en charge en chirurgie orale des patients sous médicaments antithrombotiques. Si la poursuite des AOD est recommandée pour les actes chirurgicaux à faible risque hémorragique, en cas de chirurgie à haut risque hémorragique, un arrêt des AOD peut être envisagé, avec ou sans relais héparinique, en fonction du risque thromboembolique du patient, après concertation avec le médecin prescripteur. En complément des moyens d’hémostase chirurgicale conventionnelle (matériaux hémostatiques locaux résorbables, sutures, pression mécanique avec une compresse, colles…), l’utilisation topique de l’acide tranexamique est recommandée. Ce dernier (Exacyl®) est le seul médicament antifibrinolytique possédant une autorisation de mise sur le marché (AMM) dans la prévention et le traitement des accidents hémorragiques entretenus par une fibrinolyse locale comme c’est le cas au décours des interventions bucco-dentaires, ORL et gynécologiques.
L’efficacité de l’acide tranexamique dans la prévention et le traitement des saignements postopératoires en chirurgie orale chez les patients sous antiagrégants plaquettaires ou anti-vitamines K a été démontrée lors de nombreux essais cliniques. Cependant, il n’existait aucune étude clinique sur l’efficacité de ce médicament chez les patients sous AOD. Ockerman et al. ont publié les résultats de l’essai clinique EXTRACT-NOAC dont l’objectif…